Depuis la création de la blockchain en 2009, la nouvelle technologie est principalement associée aux performances boursières des crypto-monnaies, ses portes-étendards. Et pourtant, les experts n’ont eu de cesse de signaler ce changement de paradigme ainsi que toutes ses perspectives d’avenir. Economie, santé, environnement, finance, politique, jour après jour la blockchain continue d’investir de nouveaux secteurs avec des solutions tout aussi innovantes que disruptives.
La genèse d’une hégémonie
Parmi les secteurs où l’avènement de la blockchain a été le plus spectaculaire, le monde de la finance figure en pole position. A peine en une décennie d’existence, les crypto-monnaies se sont construites un marché boursier à part entière et sur lequel transitent d’importants capitaux. A travers ces nouveaux produits financiers, les investisseurs ont désormais la possibilité de prendre position sur de nombreux projets d’avenir. Mais il n’y a pas que la spéculation.
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Ripple est l’une de ces crypto-monnaies qui a été conçue sur une blockchain spécialement destinée aux structures financières. Le caractère novateur des solutions proposées a très vite attiré l’attention de géants financiers tels que JP Morgan, Santander, UBS ou encore le Crédit Agricole. Récemment, la société Ripple a agrandi son réseau d’influence qui s’étend désormais à l’une des places fortes du Moyen-Orient – l’Arabie Saoudite en l’occurrence.
L’entreprise basée aux USA a ainsi conclu un accord avec l’autorité monétaire du royaume (le SAMA) afin d’aider les banques à régler leurs paiements à l’aide du logiciel blockchain. Ce nouveau partenariat intervient alors que les régulateurs du Golfe commencent à explorer de nouvelles formes de technologie financière.
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A la conquête du Moyen-Orient
Le programme pilote est le premier du genre à être lancé par une banque centrale, permettant aux banques en Arabie Saoudite d’utiliser le logiciel de Ripple pour régler instantanément les paiements entrant et sortant du pays.
Cela permettra aux banques saoudiennes d’effectuer des transactions transfrontalières plus rapides, moins chères et plus transparentes, a déclaré Ripple, ajoutant que la banque centrale fournirait une formation aux banques saoudiennes intéressées par le programme.
La plupart des régulateurs du Golfe ont initialement exprimé leur scepticisme à l’égard de la technologie financière. L’année dernière, la banque centrale saoudienne a même mis en garde les citoyens contre le commerce du bitcoin, qui échappait à la réglementation.
Mais le Bahrain, désireux de renforcer son rôle de centre financier régional, s’est penché sur les possibles modalités d’utilisation des monnaies numériques et au cours des derniers mois, les régulateurs de certaines grandes économies du Golfe ont emboîté le pas. Ainsi, la banque centrale saoudienne collabore avec la banque centrale des Émirats Arabes Unis pour émettre une devise numérique qui serait acceptée dans les transactions transfrontalières entre les deux pays.
A noter que le SAMA est la deuxième banque centrale au monde à introduire une plateforme de paiements transfrontaliers basée sur la blockchain de Ripple, à la suite du projet pilote de la Banque d’Angleterre en 2017.
On constate ainsi, selon certains experts, que les banques centrales du monde entier prennent désormais conscience de la manière dont la blockchain peut transformer les paiements transfrontaliers, réduisant ainsi les obstacles au commerce pour les entreprises et les consommateurs.